EXPOSITION DU 2 AU 17 AVRIL 2022
Claire VILLEMIN Artiste peintre et Sylvaine LAFORGUE Sculptrice
Claire Villemin a fait du thème de « la femme d’hier et d’aujourd’hui »
son fil d’Ariane. Sensible à la cause féminine, elle peint la femme en devenir,
d'après des classiques inspirés de l'histoire de l'art ou des modèles actuels,
qui prônent la différence, l’imperfection et la diversité culturelle. Sa
technique varie selon son objectif : l'aquarelle évoque une métamorphose,
l'huile révèle l'inconscient et l'acrylique suggère l'ironie. On perçoit une
peinture vaporeuse, profonde et ambivalente. A la fois onirique, douce et
sensuelle, les contours singuliers et les jeux de transparences et de
dissolution explorent la question des limites du corps et de l’esprit. Son
travail questionne les liens étroits entre l’image qu’on perçoit d’une femme et
son être profond. Dans ces jeux d’apparences perpétuels que le monde nous
impose, Claire y transpose ses équivoques, les détails sous-jacents qui
déterminent notre connaissance de soi et notre rapport plus intime à la nature.
Sylvaine Laforgue est née à Paris en 1951. Elle vit actuellement à
Jouy-Le- Moutier dans le Val d’Oise où elle exerce son activité de sculptrice. Pendant
toute son enfance et son adolescence, elle a été sensibilisée à la création
artistique dans sa globalité, avec une ouverture plus particulière sur les
productions contemporaines. C’est ainsi qu’elle a pu découvrir très jeune les
sculptures de Mirò, Giacometti, Calder mais aussi les peintures de Braque, Tal
Coat, Ubac…
Elle ne mesurait pas alors la marque forte et décisive laissée par ces
rencontres et n’imaginait pas à cette époque devenir un jour sculptrice. Mais
les circonstances ont placé sur son chemin l’opportunité de s’inscrire dans un
atelier de sculpture et de se lancer dans cette aventure qu’elle poursuit
maintenant depuis plus de trente ans. De nouvelles découvertes artistiques
comme celles des œuvres d’Henry Moore, de Jean Arp, de Jean Dubuffet ou de
Louise Bourgeois sont venues s’ajouter et vivifier sa propre démarche.
Toutefois, l’expérience déterminante dans son rapport au monde, c’est
celle des longs séjours en Bretagne, au bord de la mer. La mer, avec ses
marées, la liberté de pouvoir dès le plus jeune âge s’aventurer seule, s’immerger
dans cette nature en continuel changement, connaître le plaisir grisant de
courir à marée basse sur le sable dur et ondulé, ou au contraire marcher tout
doucement à l’affût des trous de couteaux pour les piéger avec du sel, fouiller
dans les rochers sous les algues gluantes pour trouver étoiles de mer,
bigorneaux ou anémones...s’asseoir sur le sable, au ras de l’eau et écouter les
cris des oiseaux de mer, les observer jouer avec le vent ou plonger dans les
vagues comme des pierres, le vent ou plonger dans les vagues comme des pierres.
Rien d’étonnant alors, lorsqu’elle sculpte, qu’elle essaie de faire
resurgir les formes qui se sont inscrites dans sa mémoire depuis l’enfance, ou
qu’elle glane au gré de ses promenades dans la nature ; celles qui
peuplent l’air et l’eau la captivent plus particulièrement et viennent
interagir ensemble, instaurer un dialogue constant dans ses réalisations, en y
provoquant l’apparition de formes organiques, mouvantes, en mutation, entre
ciel et eau
A propos des sculptures de
Sylvaine Laforgue, Célia Ivoy, responsable des projets artistiques de l’Espace
Hubert Lefrancois dans L’Eure, dit très justement : « L’air et l’eau
constituent les éléments essentiels à sa construction artistique : polies
comme des galets, plissées comme des nageoires, ses formes affleurent à marée
basse ou se déploient telles des ailes traversées par le vent. »